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  • L'Incorrigible Correcteur

« Dresser le portrait » : à vous brosser les cheveux sur la tête !

Vous aurez, bien sûr, corrigé de vous-mêmes le titre ci-dessus : si l'on brosse bien les cheveux, ces derniers ont plutôt tendance, sous le coup de quelque émotion subreptice, à se dresser de leur propre chef sur la tête de leur propriétaire. Ce qui est pratique lorsque l'envie vous prend de les arracher par poignées, à l'image de votre serviteur lors de l'écriture du présent billet...

Car une fois n'est pas coutume, il sera très malaisé de départager les deux variantes de l'expression qui nous intéresse aujourd'hui. Dit-on « dresser un portrait » ou « brosser un portrait » ? Les deux verbes sont utilisés de manière indifférente, alors même que le sens des mots devrait induire un distinguo : de fait, si c'est le peintre qui brosse, c'est l'architecte qui dresse, le premier se contentant de « peindre à larges touches, de faire une ébauche », quand le second « prépare, arrange, dispose selon les règles ». L'on peut donc se demander si un portrait dressé ne serait pas plus détaillé et précis qu'un portrait brossé.


Un regard tourné vers l'Académie française nous apprend que la vénérable institution ne s'embarrasse pas de telles considérations. « L'on se gardera de confondre ces deux verbes et l’on se souviendra que l’on ne dresse pas un portrait mais qu’on le brosse », nous avertit-elle ; cependant que la tournure avec le verbe dresser n'est pas seulement d'un usage courant, mais ancien et attesté (les plus vieilles occurrences remonteraient au XVIe siècle), y compris plus récemment sous la plume... d'académiciens, dont Maurice Druon et Max Gallo, excusez du peu !


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