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« Autant pour moi » ou « au temps pour moi » ?

  • L'Incorrigible Correcteur
  • 27 janv. 2020
  • 2 min de lecture


Je sais ce que vous vous demandez : pourquoi illustrer cet article par une image tirée du film Full Metal Jacket, où l'on voit le sergent-instructeur Hartman houspiller son souffre-douleur attitré, le pauvre soldat Lawrence, alias l'engagé Baleine ? Tout simplement parce que l'expression qui nous intéresse aujourd'hui trouve sa source dans l'argot militaire.


N'importe quel soldat vous le dira : dans l'armée, on n'a pas de temps à perdre en vains verbiages. D'où une expression originelle fort courte — « Au temps ! » —, qui ordonnait la reprise d'un mouvement depuis le début, par exemple lors d'un exercice militaire ou d'un entraînement.


On retrouve la même idée dans l'injonction « Au temps pour les crosses ! », utilisée lors des exercices de prises d'armes — ou plus exceptionnellement, durant les prises d'armes proprement dites — lorsque les soldats, reposant leur arme au sol, produisaient un bruit irrégulier ou trop fort, et devaient recommencer depuis le début.


L'expression « Au temps pour moi », par laquelle on reconnaît une erreur, serait donc née dans les casernes. Il est plus difficile de déterminer à quel moment elle en est sortie pour entrer dans le langage courant. Et il s'avère encore moins aisé de savoir quand « au temps » est devenu « autant » : la première occurrence de cette variante remonte en effet à 1640, sous la plume du linguiste Antoine Oudin, interprète à la cour de Louis XIII, dans son volume sobrement intitulé Curiosités françoises, pour servir de complément aux dictionnaires, ou recueil de plusieurs belles propriétés, avec une infinité de proverbes et de quolibets pour l'explication de toutes sortes de livres ! Une graphie désormais courante, sinon majoritaire, mais qui n'en demeure pas moins erronée...



 
 
 

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